Liste de lecture Deezer
Thèmes

anges animation anniversaire bébé belle belle image bisous bleu bonjour chinois bonne bonne année cadre

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· Costumes traditionnels de france (111)
· Arbres fleuris (50)
· Mes créations suite ! (120)
· Créations Paint Shop pro (141)
· Mai , mois du muguet ! (21)
· Noëls étincelants (66)
· Mes créations' clic sur l ' image ) (102)
· Créations en sucre tiré ou soufflé ! (68)
· Expressions populaires françaises à gogo (80)
· Les fleurs et leur langage (43)

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· ces beaux arbres en fleurs
· De biens beaux pliages pour décorer nos tables de fêtes !
· tous ces beaux arbres en fleurs !
· Le printemps , ma saison préférée !
· insectes butineurs

· Joli brin de muguet qu ' il vous porte bonheur !
· Jolis poêmes
· Tous ces cottages , me font penser à la campagne anglaise !
· Mes amis , je vous souhaites une belle journée !
· Joli brin de muguet qu ' il vous porte bonheur !
· L ' amitié est trés important pour moi ! et pour vous ?
· Planéte terre à protéger
· NOËL, fête de la Nativité et des enfants !
· Ces beaux arbres en fleurs
· Ils sont forts jolis ces textes !repartons dans notre enfance!

Voir plus 

Statistiques

Date de création : 26.03.2009
Dernière mise à jour : 23.05.2018
3938 articles


Fables illustrées de J De la Fontaine

Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !

Publié le 16/08/2009 à 14:51 par merveilleusenature
Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !




Le Cygne et le Cuisinier


Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le cygne et l'oison:
Celui-là destiné pour les regards du maître;
Celui-ci, pour son goût : l'un qui se piquait d'être
Commensal du jardin; l'autre, de la maison.
Des fossés du château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
Tantôt courir sur l'onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le cuisinier, ayant trop bu d'un coup,
Prit pour oison le cygne; et le tenant au cou,
Il allait l'égorger, puis le mettre en potage.
L'oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu'il s'était mépris.
« Quoi? je mettrais, dit-il, un tel chanteur en soupe!
Non, non, ne plaise aux dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s'en sert si bien! »
Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien

Jean de La Fontaine

Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !

Publié le 16/08/2009 à 14:49 par merveilleusenature
Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !



L'Aigle, la Laie et la Chatte


L'aigle avait ses petits au haut d'un arbre creux,
La laie au pied, la chatte entre les deux,
Et sans s'incommoder, moyennant ce partage,
Mères et nourrissons faisaient leur tripotage.
La chatte détruisit par sa fourbe l'accord;
Elle grimpa chez l'aigle, et lui dit: « Notre mort
(Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères)
Ne tardera possible. guères.
Voyez-vous à nos pieds fouir incessamment.
Cette maudite laie, et creuser une mine?
C'est pour déraciner le chêne assurément,
Et de nos nourrissons attirer la ruine. :
L'arbre tombant, ils seront dévorés;
Qu'ils s'en tiennent pour assurés.
S'il m'en restait un seul, j'adoucirais ma plainte. »
Au partir de ce lieu, qu'elle remplit de crainte,
La perfide descend tout droit
A l'endroit
Où la laie était en gésine.
« Ma bonne amie et ma voisine,
Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis:
L'aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits.
Obligez-moi de n'en rien dire:
Son courroux tomberait sur moi. »
Dans cette autre famille ayant semé l'effroi,
La chatte en son trou se retire.
L'aigle n'ose sortir, ni pourvoir aux besoins.
De ses petits; la laie encore moins :
Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins.,
Ce doit être celui d'éviter la famine.
A demeurer chez soi l'une et l'autre s'obstine,
Pour secourir les siens dedans l'occasion:
L'oiseau royal, en cas de mine;
La laie, en cas d'irruption.
La faim détruisit tout; il ne resta personne
De la gent. marcassine et de la gent aiglonne
Qui n'allât de vie à trépas:
Grand renfort pour messieurs les chats.

Que ne sait point ourdir. une langue traîtresse
Par sa pernicieuse adresse!
Des malheurs qui sont sortis
De la boîte de Pandore,
Celui qu'à meilleur droit tout l'univers abhorre,
C'est la fourbe à mon avis.

Jean de La Fontaine

Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !

Publié le 16/08/2009 à 14:44 par merveilleusenature
Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !




Le Meunier, son Fils et l'Ane


J'ai lu dans quelque endroit qu'un meunier et son fils,
L'un vieillard, l'autre enfant, non pas des plus petits,
Mais garçon de quinze ans, si j'ai bonne mémoire,
Allaient vendre leur âne, un certain jour de foire.
Afin qu'il fût plus frais et de meilleur débit,
On lui lia les pieds, on vous le suspendit;
Puis cet homme et son fils le portent comme un lustre.
Pauvres gens, idiots, couple ignorant et rustre!
Le premier qui les vit de rire s'éclata :
« Quelle farce, dit-il, vont jouer ces gens-là?
« Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense. »
Le meunier, à ces mots, connaît son ignorance;
Il met sur pieds sa bête, et la fait détaler.
L'âne, qui goûtait fort l'autre façon d'aller, .
Se plaint en son patois. Le meunier n'en a cure;
Il fait monter son fils, il suit, et d'aventure
Passent trois bons marchands. Cet objet leur déplut.
Le plus vieux au garçon s'écria tant qu'il put:
« Oh là oh, descendez, que l'on ne vous le dise,
Jeune homme, qui menez laquais à barbe grise!
C'était à vous de suivre, au vieillard de monter.
- Messieurs, dit le meunier, il vous faut contenter. »
L'enfant met pied à terre, et puis le vieillard monte,
Quand trois filles passant, l'une dit : « C'est grand honte
Qu'il faille voir ainsi clocher ce jeune fils,
Tandis que ce nigaud, comme un évêque assis,
Fait le veau sur son âne, et pense être bien sage.
- Il n'est, dit le meunier, plus de veaux à mon âge.
Passez votre chemin, la fille, et m'en croyez. »
Après maints quolibets coup sur coup renvoyés,
L'homme crut avoir tort, et mit son fils en croupe.
Au bout de trente pas, une troisième troupe
Trouve encore à gloser. L'un dit: « Ces gens sont fous.
Le baudet n'en peut plus, il mourra sous leurs coups!
Hé quoi? charger ainsi cette pauvre bourrique!
N'ont-ils point de pitié de leur vieux domestique?
Sans doute qu'à la foire ils vont vendre sa peau.
- Parbieu! dit le meunier, est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.
Essayons toutefois si par quelque manière
Nous en viendrons à bout » Ils descendent tous deux.
L'âne se prélassant marche seul devant eux.
Un quidam les rencontre, et dit: « Est-ce la mode
Que baudet aille à l'aise, et meunier s'incommode?
Qui de l'âne ou du maître est fait pour se lasser?
Je conseille à ces gens de le faire enchâsser.
Ils usent leurs souliers, et conservent leur âne.
Nicolas, au rebours; car, quand il va voir Jeanne,
Il monte sur sa bête; et la chansson le dit.
Beau trio de baudets! » Le meunier repartit:
« Je suis âne, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue;
Mais que dorénavant on me blâme, on me loue,
Qu'on dise quelque chose ou qu'on ne dise rien,
J'en veux faire à ma tête. » Il le fit, et fit bien.

Quant à vous, suivez Mars, ou l'Amour, ou le Prince;
Allez, venez, courez; demeurez en province;
Prenez femme, abbaye, emploi, gouvernement
Les gens en parleront, n'en doutez nullement. »

Jean de La Fontaine

Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !

Publié le 16/08/2009 à 14:39 par merveilleusenature
Retournons à l 'école, et retrouvons un peu de morale !





Philomèle et Progné

Autrefois Progné l'hirondelle
De sa demeure s'écarta,
Et loin des villes s'emporta
Dans un bois où chantait la pauvre Philomèle.
« Ma sœur, lui dit Progné, comment vous portez vous?
Voici tantôt mille ans que l'on ne vous a vue :
Je ne me souviens point que vous soyez venue,
Depuis le temps de Thrace, habiter parmi nous.
Dites-moi, que pensez-vous faire?
Ne quitterez-vous point ce séjour solitaire?
- Ah! reprit Philomèle, en est-il de plus doux? »
Progné lui repartit: « Eh quoi? cette musique,
Pour ne chanter qu'aux animaux,
Tout au plus à quelque rustique?
Le désert est-il fait pour des talents si beaux?
Venez faire aux cités éclater leurs merveilles.
Aussi bien, en voyant les bois,
Sans cesse il vous souvient que Térée autrefois,
Parmi des demeures pareilles,
Exerça sa fureur sur vos divins appas.
- Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage
Qui fait, reprit sa sœur, que je ne vous suis pas:
- En voyant les hommes, hélas!
II m'en souvient bien davantage. »

Jean de La Fontaine,

Retournons à l 'écol, et retrouvons un peu de morale !

Publié le 16/08/2009 à 14:34 par merveilleusenature
Retournons à l 'écol, et retrouvons un peu de morale !






Le cerf se voyant dans l'eau
Dans le cristal d'une fontaine
Un Cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois,
Et ne pouvait qu'avec que peine
Souffrir ses jambes de fuseaux,
Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux.
Quelle proportion de mes pieds à ma tête !
Disait-il en voyant leur ombre avec douleur :
Des taillis les plus hauts mon front atteint le faîte ;
Mes pieds ne me font point d'honneur.
Tout en parlant de la sorte,
Un Limier le fait partir ;
Il tâche à se garantir ;
Dans les forêts il s'emporte.
Son bois, dommageable ornement,
L'arrêtant à chaque moment,
Nuit à l'office que lui rendent
Ses pieds, de qui ses jours dépendent.
Il se dédit alors, et maudit les présents
Que le Ciel lui fait tous les ans.


Nous faisons cas du beau, nous méprisons l'utile ;
Et le beau souvent nous détruit.
Ce Cerf blâme ses pieds qui le rendent agile ;
Il estime un bois qui lui nuit.





Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!

Publié le 15/08/2009 à 22:27 par merveilleusenature
Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!






LA CIGALE ET LA FOURMI

La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? j'en suis fort aise ;
Eh bien dansez maintenant. »

JEAN DE LA FONTAINE

---

Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!

Publié le 15/08/2009 à 22:24 par merveilleusenature
Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!







LE RENARD ET LA CIGOGNE

Compère le Renard se mit un jour en frais,
Et retint à dîner commère la Cigogne.
Le régal fut petit et sans beaucoup d'apprêts :
Le galant pour toute besogne,
Avait un brouet clair ; il vivait chichement.
Ce brouet fut par lui servi sur une assiette :
La Cigogne au long bec n'en put attraper miette ;
Et le drôle eut lapé le tout en un moment.
Pour se venger de cette tromperie,
A quelque temps de là la Cigogne le prie.
« Volontiers, lui dit-il ; car avec mes amis
Je ne fais point cérémonie. »
A l'heure dite, il courut au logis
De la Cigogne son hôtesse ;
Loua très fort la politesse ;
Trouva le dîner cuit à point :
Bon appétit surtout ; renards n'en manquent point.
Il se réjouissait à l'odeur de la viande
Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande.
On servit, pour l'embarrasser,
En un vase à long col et d'étroite embouchure.
Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer ;
Mais le museau du sire était d'autre mesure.
Il lui fallut à jeun retourner au logis,
Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris,
Serrant la queue, et portant bas l'oreille.

Trompeurs, c'est pour vous que j'écris :
Attendez-vous à la pareille.

JEAN DE LA FONTAINE


Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!

Publié le 15/08/2009 à 22:22 par merveilleusenature
Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!




LE LOUP, LA CHEVRE ET LE CHEVREAU

La bique, allant remplir sa traînante mamelle,
Et paître l'herbe nouvelle,
Ferma sa porte au loquet,
Non sans dire à son biquet :
Gardez-vous, sur votre vie,
D'ouvrir que l'on ne vous die
Pour enseigne et mot du guet :
Foin du loup et de sa race !
Comme elle disait ces mots,
Le loup, de fortune, passe.
Il les recueille à propos
Et les garde en sa mémoire.
La bique, comme on peut le croire,
N'avait pas vu le glouton.
Dès qu'il la voit partie, il contrefait son ton
Et, d'une voix papelarde,
Il demande qu'on ouvre, en disant : Foin du loup!
Et croyant entrer tout d'un coup.
Le biquet soupçonneux par la fente regarde :
Montrez-moi patte blanche ou je n'ouvrirai point,
S'écria-t-il d'abord. Patte blanche est un point
Chez les loups, comme on sait, rarement en usage.
Celui-ci, fort surpris d'entendre ce langage,
Comme il était venu s'en retourna chez soi.
Où serait le biquet s'il eût ajouté foi
Au mot du guet que, de fortune,
Notre loup avait entendu ?

Deux sûretés valent mieux qu'une,
Et le trop en cela ne fut jamais perdu.

JEAN DE LA FONTAINE

---

Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!

Publié le 15/08/2009 à 22:21 par merveilleusenature
Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!





LE PETIT POISSON ET LE PÊCHEUR

Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie ;
Mais le lâcher en attendant,
Je tiens pour moi que c'est folle :
Car de le rattraper il n'est pas trop certain.

Un Carpeau, qui n'était encore que fretin,
Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière.
« Tout fait nombre, dit l'homme en voyant son butin ;
Voilà commencement de chère et de festin :
Mettons-le en notre gibecière. »
Le pauvre Carpillon lui dit en sa manière :
« Que ferez-vous de moi ? je ne saurais fournir
Au plus qu'une demi-bouchée.
Laissez-moi carpe devenir :
Je serai par vous repêchée ;
Quelque gros partisan m'achètera bien cher :
Au lieu qu'il vous en faut chercher
Peut-être encore cent de ma taille
Pour faire un plat : quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille.
— Rien qui vaille ? Eh bien ! soit, repartit le Pêcheur :
Poisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur,
Vous irez dans la poêle ; et vous avez beau dire,
Dès ce soir on vous fera frire. »

Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l'auras :
L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.

JEAN DE LA FONTAINE

---

Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!

Publié le 15/08/2009 à 22:19 par merveilleusenature
Retournons à l ' école , et retrouvons un peu de morale!






LE CHAT, LA BELETTE ET LE PETIT LAPIN

Du palais d'un jeune Lapin
Dame Belette, un beau matin,
S'empara : c'est une rusée.
Le maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates, un jour
Qu'il était allé faire à l'Aurore sa cour
Parmi le thym et la rosée.
Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Janot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La Belette avait mis le nez à la fenêtre,
« Oh Dieux hospitaliers » ! Que vois-je ici paraître ?
Dit l'animal chassé du paternel logis.
0 là. Madame la Belette,
Que l'on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les Rats du pays,
La dame au nez pointu répondit que la terre
Etait au premier occupant
« C'était un beau sujet de guerre,
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant.
Et quand ce serait un Royaume,
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
A Jean, fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi. »
Jean Lapin allégua la coutume et l'usage :
« Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
Rendu Maître et Seigneur, et qui, de père en fils,
L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
« Le premier occupant », est-ce une loi plus sage ?
— Or bien, sans crier davantage
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis. »
C était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un Chat faisant la Chattemite,
Un saint homme de Chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean Lapin pour juge l'agrée.
Les voilà tous deux arrivés
Devant sa majesté fourrée.
Grippeminaud leur dit : « Mes enfants approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause. »
L un et l'autre approcha, ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud, le bon apôtre,
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.

Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportant aux rois.

JEAN DE LA FONTAINE

---